L’Économie de Justice Sociale

– Sommaire –


Avant-propos

L’économie est un outil pour améliorer la vie sociale.

Quand un outil n’est plus adapté, il doit être modifié ou remplacé.
Ainsi lorsque l’économie crée de graves difficultés parce qu’elle n’est plus adaptée aux exigences sociales du moment, alors il faut sérieusement la modifier ou la remplacer.

Les définitions présentées ici correspondent à l’économie de justice sociale conçue pour répondre aux besoins de la société actuelle.

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L’économie

L’économie de justice sociale est subordonnée à la responsabilité citoyenne, la démocratie citoyenne.

Le côté pratique de l’économie de justice sociale…
L’économie de justice sociale organise et développe les moyens nécessaires pour libérer l’homme de ses contraintes matérielles.

L’économie de justice sociale facilite la coopération pour créer les richesses utiles à l’homme.
Elle organise un partage équitable de ces richesses.
Elle favorise donc le développement de la solidarité.
Elle permet ainsi de renforcer la démocratie pour mieux servir l’humanité.

L’économie de justice sociale est un outil sous responsabilité humaine.
Elle n’est donc pas une doctrine.
Elle n’est donc pas une chose immuable qui pourrait étouffer l’homme.
Elle doit donc être modifiée ou radicalement transformée si nécessaire.

Une autre façon de voir l’économie de justice sociale…
L’économie de justice sociale est un moyen de libération humaine et de mise en valeur des activités qui développent la dignité.

L’économie de justice sociale est un moyen de stabilité démographique.
En effet, on sait maintenant que la misère provoque l’emballement démographique, puisqu’une descendance nombreuse est la meilleure assurance vie des populations pauvres.
Un meilleur équilibre économique est donc un bon moyen pour équilibrer une démographie exubérante.

L’économie de justice sociale est un moyen pour favoriser des échanges épanouissants.
Réduire les coûts de production vient ensuite, de manière secondaire, et reste soumis à la qualité des échanges.

L’économie de justice sociale doit faciliter toutes les activités utiles.
En cela, des exemples multiples peuvent être facilement trouvés, depuis le jardinage, divers travaux domestiques ou de proximité, en passant par la construction de logements, l’éducation, et jusqu’aux recherches technologiques les plus avancées.

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Les trois grands aspects de la richesse

La richesse intellectuelle
La richesse intellectuelle correspond à diverses activités de services utiles à la société, principalement générées par la pensée, et dans la mesure ou les besoins matériels renouvelables sont négligeables ou modestes par rapport à cette richesse intellectuelle.
Exemples : l’éducation, la recherche, l’ingénierie, les professions libérales, l’art, la santé, la justice…

—Concernant la richesse intellectuelle… afin de situer aussi clairement que possible la pensée du propos…
Cette richesse est certainement plus liée au niveau de conscience, vérifiable dans le service altruiste rendu à la société, plutôt qu’aux diplômes, aux domaines d’activités, ou à la réussite sociale ou financière.
Le fait de proposer le terme de richesse intellectuelle n’accorde donc aucune compétence ni aucune autorité, à qui que ce soit, en matière d’intelligence.—

La richesse industrielle
La richesse industrielle représente les productions matérielles utiles à la société.
Elle concerne tout aspect matériel issu de la nature et enrichi par les processus technologiques et industriels.
Cette richesse englobe les denrées agricoles, les extractions minières, les énergies motrices, les produits transformés artisanalement ou élaborés industriellement de manière complexe…

La richesse industrielle correspond davantage aux interventions humaines successives, associées à la technologie, qui transforment la matière en produits utilisables et disponibles, plutôt qu’au prix des matières de base.
Exemples : les activités agricoles, artisanales, manufacturières, commerciales…

La richesse industrielle désigne ce qui est matériellement quantifiable.
Son rôle est de libérer l’homme de ses contraintes physiques, par exemple en réduisant les travaux diversement contraignants pour favoriser les autres formes de richesse.

La richesse domestique
La richesse domestique concerne les activités utiles au niveau familial ou entre familles qui ne sont pas socialement organisées.
Exemples : le ménage, les loisirs et travaux de développement personnel, le jardinage, le bricolage, l’éducation familiale des enfants…

La richesse domestique est une vraie richesse car elle répond à des besoins humains légitimes.
Les activités domestiques reconnues utiles seront donc estimées et intégrées dans le calcul des richesses.
La richesse générée par ces activités domestiques augmentera la richesse globale de manière très significative.
Cette richesse supplémentaire permettra d’augmenter proportionnellement la masse monétaire en circulation.

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Travail humain et productions matérielles

Le travail humain…
Le travail humain sera estimé selon son utilité sociale.
L’activité humaine physique est d’autant plus utile qu’elle est dirigée par l’intelligence humaine. Aussi est-il inutile de déconsidérer l’homme en comparant sa puissance physique à celle des machines.
La part d’activité humaine physique sera donc volontairement ignorée pour le calcul de la richesse.
Le fait d’ignorer l’activité humaine physique dans le calcul des richesses, incitera les dirigeants d’entreprises à libérer l’homme des travaux pénibles et fastidieux ou, alors, si ces travaux sont indispensables, à les rémunérer en conséquence.

Les salaires devront être suffisamment élevés pour éviter de possibles abus envers les personnes peu qualifiées et engagées par facilité dans des travaux pénibles.

Les productions matérielles…
Les productions matérielles seront considérées selon leur utilité et selon les nuisances qu’elles provoquent.
Aussi, les productions avec des nuisances importantes pour une utilité douteuse, seront corrigées d’un fort indice négatif.

Les productions matérielles sont d’autant plus utiles qu’elles présentent les avantages suivants :
     * L’abondance permettant le bien-être matériel ;
     * Le maintien de la capacité de régénération des réserves naturelles ;
     * L’exploitation des ressources naturelles et les diverses productions réalisées avec un impact négatif aussi réduit que possible sur l’environnement.

La perspective énergétique immédiate concerne l’utilisation aussi rationnelle que possible de l’ensemble des énergies actuellement disponibles.
Cela implique de réduire les sources énergétiques les plus nuisibles au fur et à mesure de l’exploitation des énergies renouvelables les plus performantes.
Cela implique aussi, à plus long terme, le développement des énergies libres.

Les énergies libres devraient faciliter l’économie en permettant un plus grand bien-être humain par leur abondance sans nuisance qui aidera à préserver la planète.

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La richesse et la pauvreté

Distinguer richesse et pauvreté…
L’harmonie sociale et l’épanouissement humain constituent vraisemblablement la meilleure appréciation de la richesse.
Par conséquent, les activités qui limitent ou réduisent l’harmonie sociale et l’épanouissement humain correspondent à de la pauvreté.
Créer des emplois ou des activités accessoires en détournant des moyens qui seraient plus utiles pour des objectifs prioritaires consiste à créer de la pauvreté.

Des exemples…
Faire la guerre en agressant un pays produit une grande pauvreté.
Faire la guerre en agressant un pays pour éliminer un terroriste, sans se donner les moyens de la justice sociale qui éliminera le terrorisme, produit doublement de la pauvreté.
Le mal vivre manifesté par des suicides est un indice de pauvreté, même dans une société qui produit beaucoup de richesse matérielle.

Développer la futilité au détriment de l’essentiel, produit de la pauvreté.

Bâtir des immeubles de bureaux inutiles et inoccupés alors que l’on manque de logements, produit de la pauvreté.
Ces procédés produisent d’autant plus de pauvreté que s’y ajoutent l’égoïsme des mieux lotis et le ressentiment des déshérités.

Des précisions sur la richesse…
La richesse matérielle consiste en l’ensemble des moyens matériels qui permettent de satisfaire, pour tous, d’abord les besoins essentiels, puis les besoins de confort raisonnable et, seulement par la suite, les besoins plus sophistiqués ou accessoires.

La richesse est un véritable miroir qui reflète l’utilité des activités sociales.
Elle est un miroir qui permet aux citoyens d’observer l’avancée sociale ; tout comme l’avancée sociale est un véritable miroir qui permet aux citoyens de savoir que la société produit de la richesse.

La richesse ou la pauvreté tiennent au caractère solidaire ou égoïste des activités.
La richesse ou la pauvreté tiennent aussi à l’étendue des groupes qui œuvrent en direction de la richesse ou de la pauvreté, et à l’étendue des groupes influencés par ces activités.

Une éducation qui développe le sens de l’unité humaine, la fraternité, est probablement le domaine à partir duquel on peut développer la plus grande richesse.

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La monnaie, l’épargne, le crédit

La monnaie…
La monnaie représente normalement la richesse disponible.
Elle est une facilité pour échanger la richesse disponible.

La monnaie doit être disponible et circuler en quantité appropriée pour satisfaire les besoins d’échanges légitimes de la population, selon l’ordre des priorités (besoins essentiels, besoins de confort raisonnable, besoins plus sophistiqués ou accessoires).
Des dysfonctionnements dans les échanges peuvent être révélateurs de quantités monétaires mal adaptées et qui doivent donc être régulées.

La monnaie et la banque centrale…
La masse monétaire et les flux monétaires doivent être entièrement gérés par la banque centrale, sous décision et contrôle des pouvoirs publics, afin d’équilibrer les échanges nationaux et internationaux.

Si l’on considère l’ensemble de la richesse, on peut dire qu’elle est le résultat d’une appréciation subjective, sans certitude.
L’estimation de la richesse est une facilité que s’accorde l’homme, par exemple en indiquant des valeurs de salaires, de matières premières… Cette facilité ne doit pas cacher la difficulté pour apprécier honnêtement la richesse.

Puisque l’ensemble de la richesse est le résultat d’une estimation, sans certitude, pouvant être corrigée, alors il en est de même de la monnaie qui représente cette richesse.
Ainsi la masse monétaire en circulation servant à échanger les richesses disponibles, sera régulièrement corrigée afin de permettre le meilleur usage possible de ces richesses.

L’humanité a malheureusement expérimenté que lorsque des déséquilibres s’installent, ce sont toujours les plus faibles qui en subissent les conséquences néfastes.
Une régulation honnête de la monnaie en circulation consiste, en fait, à maintenir la qualité des échanges par souci de justice sociale.

La monnaie à l’international…
Pour un fonctionnement cohérent des véritables démocraties, il est nécessaire de conserver les monnaies nationales et de créer des monnaies communes continentales et une monnaie commune mondiale.
Ces monnaies continentales et mondiale seront distinctes des monnaies dominantes.

Les évaluations des monnaies nationales se feront comparativement à chaque monnaie continentale.
De la même façon, les évaluations des monnaies continentales se feront comparativement à la monnaie mondiale.
La concertation, au plan international, permettra un ajustement des valeurs monétaires pour un échange équitable et pacifique des richesses.

Le troc…
La monnaie n’a aucune exclusivité en tant que valeur d’échange.
Le troc est une autre forme d’échange.
S’il n’a pas le côté pratique de la monnaie, le troc reste cependant appréciable en ce qu’il peut développer la convivialité et les relations sociales.
Il sera utile d’apprécier la richesse des échanges réalisés en troc, afin d’apprécier de manière aussi juste que possible l’ensemble de la richesse créée.

L’épargne…
Les activités dont les résultats sont à moyens ou longs termes, seront financées par l’épargne ou le crédit.
L’épargne est de la monnaie qui constitue une réserve d’échange de richesse, dont l’utilisation est décalée dans le temps.
Elle permet d’assumer des besoins futurs, sans faire appel au crédit.

Afin d’éviter les spéculations financières, pour ne pas détériorer la qualité des échanges décalés dans le temps avec l’épargne, sa valeur d’échange sera légèrement minorée.

Le crédit…
Le crédit est une facilité pour les richesses potentielles qui peuvent être réalisées dans un futur plus ou moins éloigné.
Le crédit sera libéré par la seule banque centrale selon l’utilité des projets à financer.
Il sera contrôlé avec vigilance afin d’éviter les détournements de richesse par création monétaire illégale.

Les nouvelles richesses générées par le crédit, permettront à la banque centrale d’émettre de la monnaie en fonction des possibilités d’échanges que permettront ces nouvelles richesses.
Les crédits alloués aux projets vérifiés utiles à la société, seront en principe accordés sans intérêts.

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