L’Économie de Justice Sociale
- Conscience et responsabilité
- Quelle humanité ?
- La relation démocratie-économie
- Le sens de la richesse
- Du bon sens
- La référence sociale
Quelle humanité ?
Voulons-nous une humanité libérée ?
Voulons-nous une humanité plus consciente de sa responsabilité ?
Voulons-nous la soumission et la manipulation, ou la liberté et la responsabilité… ?
Les néo-libéraux adoptent la soumission pour asseoir leur pouvoir.
Ils manipulent pour faire croire : croire qu’ils savent, croire qu’ils font tout leur possible pour que tout aille mieux, croire que quelques erreurs ont été commises mais que maintenant ils ont compris, croire qu’il n’y a pas d’autre choix, croire que sans eux tout s’écroule.
Il appartient à l’homme de se libérer de cette mystification collective, en sachant que la liberté est indissociable de la lucidité et du sens de la responsabilité.
La relation démocratie-économie
Rôles de la démocratie et de l’économie…
La démocratie et l’économie sont mutuellement imbriquées avec chacune son rôle : la démocratie décide et l’économie organise les choses matérielles de la vie sociale.
La démocratie et l’économie doivent faciliter une vie sociale conforme aux aspirations humaines de coopération et de partage.
La démocratie dirige l’économie pour faciliter la vraie richesse qui répond aux nécessités de l’intérêt général pour satisfaire l’ensemble des intérêts particuliers.
Démocratie et richesse…
Quels sont les moyens moralement exploitables pour créer la richesse ?
L’esclavage, le trafic de drogue, le proxénétisme, le trafic d’armes, le faux monnayage, produisent-ils de la richesse ou de la pauvreté… ?
Dégrader les valeurs humaines et rabaisser l’homme au rang de l’animal, produisent-ils de la richesse ou de la pauvreté… ?
Le peuple doit pouvoir décider quelles sont les activités utiles pour créer la richesse.
Le peuple doit pouvoir décider que l’harmonie sociale et l’épanouissement humain sont l’expression de la vraie richesse.
De la vigilance…
Vérifions que l’économie correspond bien aux impératifs pratiques de la vie.
Vérifions que l’économie organise correctement la création de richesses matérielles pour libérer l’homme.
Par exemple, si la croissance économique maintient ou accentue les inégalités matérielles et l’injustice, alors elle crée de la pauvreté et ce d’autant plus qu’elle détériore l’environnement.
L’économie de justice sociale doit permettre par sa relative simplicité, même pour les personnes qui ignorent la technique économique, par l’observation des problèmes, de détecter un mauvais fonctionnement économique.
Tout mauvais fonctionnement économique révèlera, lui-même, un mauvais fonctionnement politique.
Voici donc la politique et l’économie dans leur réalité : de simples outils au service de l’homme.
Il appartient donc à l’homme d’utiliser ces outils et d’en assumer la responsabilité.
Le sens de la richesse
Pour Action Solidaire, la richesse est plus le fait de la vie politique et sociale que de l’économie.
Sauf indication contraire, la richesse telle qu’elle est proposée, ici, concerne la vision d’Action Solidaire.
La part humaine dans la richesse…
Les activités humaines produisent de la richesse lorsqu’elles facilitent l’harmonie sociale et l’épanouissement humain. Dans le cas contraire, les activités humaines produisent de la pauvreté.
-Observons que l’harmonie sociale et l’épanouissement humain sont inséparables d’un environnement sain.-
On ne peut pas mesurer la part humaine dans la création de richesse ; on peut seulement l’apprécier.
Puisque l’économie est compétente pour s’occuper des choses concrètes, la politique, elle, doit assumer la responsabilité d’apprécier ce qui peut échapper à l’économie.
Du fait de cette répartition des rôles, les formes de richesse qui concernent surtout les activités humaines, seront directement placées sous responsabilité politique et évaluées en concertation avec l’économie.
Également de ce fait, les richesses relativement quantifiables seront en grande partie de la compétence de l’économie et évaluées par elle, sous responsabilité politique.
Dans le même ordre d’idée, les prix des matières, avant interventions humaines, seront évalués par l’économie, sous responsabilité politique.
Dans tous les cas, les fourchettes de salaires seront déterminées sous responsabilité politique, en concertation avec l’économie.
Ne pas détourner la richesse…
Puisque la politique décide en quoi consiste la richesse, elle doit aussi décider de la répartition des richesses.
Le fait de maîtriser la répartition des richesses permettra d’organiser la solidarité sur l’ensemble du territoire.
La création de richesse des uns doit correspondre à de la création de richesse pour les autres.
Et si l’enrichissement des uns réduit les autres à la pauvreté, ou les y maintient, alors il s’agit d’un détournement de richesse dont le résultat d’ensemble est de la pauvreté, quel que soit le travail réalisé.
Reconsidérer la nature et l’estimation de la richesse, va faire apparaître une richesse énorme, actuellement masquée par l’économie pseudo-libérale.
Richesse et environnement…
La situation environnementale, générale, de chaque pays, sera appréciée par rapport à une situation d’équilibre écologique.
D’autre part, une situation environnementale annuelle indiquera pour chaque pays, soit une amélioration, soit une stabilisation, soit une aggravation par rapport à l’année précédente.
Une bonne qualité environnementale étant un élément essentiel de la richesse, chaque pays verra l’ensemble de sa richesse ajustée selon sa situation environnementale.
–La situation environnementale vient s’ajouter à la part humaine pour mettre en évidence que l’économie ne peut pas, seule, apprécier honnêtement la richesse.–
–La technologie des énergies libres devrait logiquement évoluer, et ce d’autant que des moyens publics conséquents y seront consacrés pour faciliter les recherches.
Cette technologie fournit plus d’énergie qu’elle n’en consomme.
Exemples : pile à combustible, fusion froide, moteur Minato…
Ces énergies devraient permettre un confort raisonnable, tout en préservant l’environnement planétaire.–
Du bon sens
Le bon sens doit prévaloir en tout domaine…
Dans toute société équilibrée, dirigée par des responsables soucieux du bien-être du peuple, ce sont toujours les décisions de bon sens qui priment sur les argumentaires techniques.
Ce sont donc les comportements de bon sens qui doivent guider les opérations techniques, et non l’inverse.
« Comment reconnaît-on le bon sens du mauvais sens…? »
Le bon sens est guidé par des principes de vie qui sont autant de repères constants, comme une étoile fixe est un repère pour connaître une direction dans la nuit.
En se calant sur ces principes, l’homme s’élève au-dessus des agitations quotidiennes et peut ainsi observer les choses de la vie de manière plus détachée.
L’homme peut alors avoir une bonne compréhension des détails qui permettent de construire la vie de tous les jours, sans prendre ces détails pour l’essentiel.
La vie est ainsi relativement simple ; les choix sont plus clairs.
Au contraire, le mauvais sens consiste à se laisser submerger par des détails ou par des situations personnelles qui brouillent la vue et nuisent à la compréhension des principes de vie.
C’est ainsi que la vie devient compliquée.
C’est ainsi que les choix deviennent difficiles.
Construire une usine à gaz sans gaz, c’est-à-dire construire une chose compliquée sans utilité, est un signe manifeste de mauvais sens ou de perversion.
Utiliser des moyens simples et cohérents pour construire une société de plus grande justice sociale qui produira une grande richesse pour tous, est un signe de grand bon sens.
–Le bon sens est nécessaire pour pénétrer avec succès et utiliser avec facilité, la relation de causes à effets.–
La référence sociale
L’harmonie sociale correspond à des activités humaines épanouissantes dans un environnement sain.
Une société qui produit peu mais qui partage équitablement crée plus de richesse qu’une société qui produit beaucoup mais qui partage inéquitablement et qui aggrave l’injustice.
Une société qui produit beaucoup et qui partage équitablement, crée beaucoup de richesse dans la mesure où elle préserve l’environnement ; pour la simple raison qu’une bonne qualité environnementale est la garantie d’un avenir harmonieux pour l’humanité.
Il est parfois fait référence au génie de certains hommes d’affaires très riches.
Le travail des générations précédentes ne serait-il pas l’édifice sans lequel ceux que l’on qualifie de génies n’auraient jamais eu la base nécessaire pour réaliser leurs propres idées… ?
Vus ainsi, ces enrichissements ne sont-ils pas excessifs ; et ne sont-ils pas une offense envers les plus pauvres et envers les générations précédentes ?
« Mettez un génie du management dans la situation de l’homme des cavernes, et dites-nous si vous en faites un grand capitaine d’industrie ! » (1)
Une bonne économie doit organiser la disponibilité des ressources et leur utilisation pour la justice sociale.
Laquelle justice sociale est le fondement de l’harmonie sociale et de l’épanouissement humain.
Lesquels harmonie sociale et épanouissement humain sont indissociables d’un environnement sain.
Ces quelques éléments sont la référence économique et politique pour apprécier équitablement la richesse.
Voici donc la définition de la richesse retenue par Action Solidaire :
» La richesse d’une nation correspond aux activités humaines qui permettent de satisfaire prioritairement les besoins essentiels et développer ainsi l’harmonie sociale et l’épanouissement humain tout en préservant l’environnement. » (2)
Cette formule sera d’une grande utilité pour le peuple, qui pourra ainsi apprécier simplement et directement la situation sociale et le sérieux de ses délégués.
Cette formule sera également utile pour les économistes égarés dans des détails économiques, qui pourront ainsi vérifier que les principes économiques sont des choses simples.
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1 : Gérard Privat ; texte choisi lors d’un entretien.
2 : Gérard PRIVAT, Construisons la nouvelle société !, édité par l’auteur, octobre 2014.
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