Chronique macronique : Législatives 2017 – 2ème tour

Le 18 juin 1940 est le jour symbolique de l’appel solennel de Charles de Gaulle pour combattre l’envahisseur.
Le 18 juin 2017, jour du 2ème tour des législatives, pourrait bien devenir, dorénavant, le symbole de la complète soumission de la France au néolibéralisme mondialisé.

Ce dimanche, nous allons voter pour compléter l’Assemblée nationale de la nouvelle législature.
Soyons conscients qu’une majorité plus que confortable se profile, permettant à monsieur Macron, le nouveau président français, de gouverner tranquillement.

Où en sommes-nous ?

Monsieur Macron avec son projet de loi travail, sa sympathie pour la finance, sa facilité déconcertante à embrouiller un peu plus la fiscalité, semble vouloir placer définitivement la France sur la voie de « l’efficacité sociale » déjà tracée depuis plus de trente ans par les néolibéraux qui dirigent le monde.
Les quatre citations suivantes indiquent l’orientation et la progression de leur démarche néolibérale.
« La démocratie n’est pas la solution mais le problème. » Zbigniew Brzezinski
« Nous tolérons la démocratie dès lors qu’elle respecte nos exigences en matière d’efficacité sociale, c’est-à-dire en matière de productivité et de rentabilité. » Milton Friedman
« Les règles de vie du secteur privé doivent avoir priorité sur les lois nationales. » David Rockefeller
« Le pouvoir privé [sous entendu les banques et les entreprises supranationales] doit remplacer les gouvernements. » David Rockefeller
Monsieur Rockefeller, toujours lui, le patron de la gouvernance mondiale privée (jusqu’à son récent décès), savait déjà depuis longtemps où il voulait en venir lorsqu’il déclarait : « Laissez-moi le pouvoir de créer la monnaie et vous pourrez faire toutes les  lois que vous voudrez. »

Notons que les néolibéraux, auxquels j’associe monsieur Macron, avancent à visage découvert, pour l’essentiel, en annonçant la couleur.
Ils ne sont donc pas des comploteurs qui, eux, agissent secrètement (ils laissent ce rôle aux subalternes).
Ils prennent le pouvoir ouvertement, en douceur (pourrait-on dire) si les peuples n’avaient pas été savamment conditionnés par des tensions mondiales. Ces tensions ont été entretenues avec leurs cortèges de chômage, de guerres et de famines…
On peut ajouter à ces tensions l’alternative entre l’obéissance doucereuse à ce « meilleur des mondes » ou la compromission dans des partis populistes créés comme dérivatifs, destinés le moment venu à servir d’épouvantails.

Que faire ? ! …

Monsieur Macron, bien que soutenu par l’essentiel des pouvoirs en place (politique, médiatique, financier), est un président élu par défaut avec moins de la moitié des électeurs inscrits.
Les députés nouvellement élus auront eux-mêmes été sélectionnés par un nombre très minoritaire d’électeurs.
Si l’Assemblée nationale lui est favorable, nous aurons donc une anomalie démocratique.
Nous aurons ainsi une législature pour rire à laquelle nous devrons accorder le crédit qu’elle mérite.

Conscients de cette Assemblée pour rire, restons sérieux.
La situation qui se profile pourrait correspondre à la nécessité d’un grand coup de pied au cul pour nous, Français, afin de nous toucher au niveau où notre intelligence semble se situer actuellement.

Nous pouvons nous rebeller.
Nous pouvons produire un choc, un retour de bâton.
Quant à rire, ce retour de bâton pourrait consister à élire tout ce qui se présente comme opposition à une assemblée potentielle de godillots.

Faute d’une opposition institutionnelle quantitativement significative, même pour rire, attendons-nous à une opposition de rue qui pourrait dégénérer et justifier alors un ordre public un peu plus musclé qu’à l’habitude.

Pensons à tourner la page de la médiocrité !
Préparons-nous à replacer la France dans son rôle légitimé par l’histoire : éclairer le chemin des nations vers toujours plus de liberté, de dignité, de joie de vivre, de fraternité.

 

Gérard PRIVAT
Président d’Avenir Solidaire