Parlons crédit !

Voici une présentation succincte de la nature et des bizarreries du crédit.

Lors des échanges entre les êtres humains, si une personne en aide une autre avec une perspective de réciprocité, alors il s’agit d’un crédit.
La personne aidée en premier étant généralement celle qui a le besoin le plus urgent.
Le crédit est donc une chose naturelle. Ce crédit est naturellement gratuit.

Si le crédit est payant, alors il s’agit d’un certain manque de confiance qui est assimilé à un risque et compensé par une rémunération de ce risque.

Celui qui accorde le crédit se trouve généralement en position de force ; ainsi, lorsqu’il manque de sens moral, il peut avoir tendance à profiter du rapport de force et à exiger une rémunération exagérée du crédit qu’il accorde, sans aucune relation avec la notion de confiance. C’est ce que l’on appelle l’usure.

Le rôle de l’État est de mettre en place des règles de vie sociale qui permettent d’instaurer la confiance et, donc, par voie de conséquence, de privilégier la gratuité du crédit.
Il est ici question d’un État ou pays qui maîtrise sa monnaie par l’intermédiaire de sa banque nationale.

Un État peut s’accorder un crédit à lui-même, au bénéfice de la population la plus défavorisée. Le remboursement correspondra à une amélioration de la justice sociale.
L’État peut également s’accorder un crédit qui favorisera l’ensemble de la population. Dans ce cas, le remboursement correspond au bien-être dont bénéficiera l’ensemble du peuple.
Bien entendu, ceci concerne un État ayant le sens du bien commun et de la justice sociale.

Ainsi un État au service du peuple et qui a confiance en lui-même, peut s’accorder autant de crédit que nécessaire.
Cependant, si cet État n’a pas confiance en lui-même, alors il peut emprunter à d’autres États ou à des organisations privées qui feront payer le risque de ne pas être remboursés.
On pourrait dire qu’un État qui emprunte à d’autres pays ou à d’autres organisations que sa banque nationale, en payant des intérêts financiers, est un Etat qui manque de sérieux. Dans ce cas, le peuple doit être légitimement en droit de remplacer les responsables qui manifestent ainsi leur incompétence ou leur trahison.

Il peut arriver qu’un pays s’accorde plus de crédit que nécessaire, ce qui facilite excessivement ses échanges avec les autres pays. Alors les autres sont naturellement en droit de compenser cette facilité excessive par un équilibrage des valeurs monétaires.

En France, par une loi du 3 janvier 1973, le gouvernement s’est interdit d’emprunter à la Banque de France.
Il devient de ce fait évident que le gouvernement français de l’époque et ceux qui lui ont succédé, ont abusé le peuple pour emprunter auprès des marchés financiers privés qui exigeaient le paiement d’intérêts.
Cette démarche correspondait à la première vague des spéculations financières à l’échelle de la planète; spéculations qui, depuis cette époque, touchent le plus durement les plus pauvres.
Ces spéculations atteignent aujourd’hui des sommets ; et les pauvres payent plus que jamais pour alimenter la puissance et le pouvoir des riches.
Les masses financières prohibitives que les Etats doivent, sous forme d’intérêts d’emprunts, constituent donc une arnaque à l’échelle internationale.

Avenir Solidaire fait des propositions pour remédier à cette injustice, afin d’éviter d’aller jusqu’à une révolte des peuples, certainement légitime mais qui pourrait être détournée et ainsi dégénérer.

 

Gérard Privat
Président d’Avenir Solidaire

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